Fils de pensées

Aujourd'hui, en ouvrant ce petit cahier dans lequel j'écris de temps à autre, quand je le trouve au fond de mon sac et qu'il m'appelle à l'ouvrir pour en noircir les pages, j'ai trouvé ce texte. Ecrit d'une écriture grossière et irrégulière, il est à l'image de son contenu, que j'ai eu envie de partager.

Passer ses journées à écrire sur un ordinateur, c'est pouvoir fixer en un temps record des pensées et idées sur un support. C'est pouvoir laisser jaillir ses élans d'inspiration et les réorganiser en un rien de temps ou presque, et c'est ne plus réfléchir au style de nos lettres, ne plus voir les ratures barrées avec plus ou moins de passion sur le papier, c'est : "écrire efficacement".

Parfois, ça fait du bien, d'avoir un bout de papier sous la main. Parfois, penser à écrire dans un beau carnet offert par une amie, pour l'honorer, c'est bon pour la main dont les multiples muscles s'exercent sans même que l'on s'en aperçoive.C'est bon pour le moral, c'est bon pour l'esprit.

Parfois, on oublie de prendre le temps. Aujourd'hui, en ce soir de semaine, je le prends. Je prends le temps d'écrire ce qui me vient, allongée sur mon lit ; je prends le temps de rester au calme, dans le silence. Pas de musique, aucun fond sonore, tous appareils éteints. Je reste là, à écouter le bruit que le stylo à plume fait en glissant sur ce papier légèrement granulé. Je savoure l'instant, et je l'apprécie.

J'apprécie les mots et leur façon de venir à moi, de s'imposer dans l'écriture manuscrite, sans prétention, dans leur essence. J'aime voir ma main gauche exprimer avec des lettres trop imparfaites pour rendre un bel ensemble harmonieux. Parce qu'après tout, c'est mon oeuvre, la plus personnelle qui soit, et cela veut plus que tout écrit publié sous lequel s'affiche juste un nom, non pas une signature, mais une véritable identité.

La tête dans les nuages,
Des mots dans les yeux,
Des murmures sur les lèvres,
Un envol dans le paysage des rêves.

Et je te retrouve,
Paradis des mots...

A.W.